Le potentiel de créativité et d’innovation est immense au sein de nos entreprises… le génie français se manifeste et s’exprime tous les jours, mais il arrive encore trop souvent que ce génie reste enfermé et peine à s’échapper… Alors comment stimuler la capacité à innover des collaborateurs, individuellement et collectivement, et bénéficier de ce formidable levier de performance ?
1 salarié français / 2 pense qu’il y a un « Steve Jobs » dans son entreprise
… et deux sur trois disent avoir entièrement confiance en leur entreprise pour innover. Une bonne moitié estime même que leur entreprise s’investit déjà dans l’innovation numérique « que ce soit pour se faire connaître ou pour échanger avec le marché, ses clients et ses collaborateurs ». [1]
Seulement, vous vous en doutez, la confiance ne fait pas tout et l’étude qui inspire cette entrée en matière précise que deux tiers des salariés interrogés estime qu’il existe encore des freins au bon développement de l’innovation dans leur entreprise : les processus internes jugés encore trop complexes sont en tête des irritants qui gênent, voire bloquent, les collaborateurs pour prendre des initiatives et s’engager plus librement dans la transformation de leur entreprise… et ces salariés lancent un « j’accuse ! » en précisant que ces empêcheurs d’innover, de se mettre à la page, sont méconnus de leurs propres responsables et dirigeants.
Mais aussi, si les français estiment que leur entreprise héberge un ou plusieurs talents tel que « Steve Jobs », à leur avis, celui-ci n’aurait ni les moyens, ni le temps, ni l’aide et le soutien nécessaire pour exprimer sa créativité et mettre en œuvre ses idées. Enfin, et là, ils font preuve d’une lucidité de bon augure : ils sont conscients pour une bonne partie d’entre eux (un bon gros tiers des répondants) que « ce sont les salariés eux-mêmes qui empêcheraient l’innovation interne par leur hostilité au changement ».
Enfin, en ce qui concerne l’innovation numérique, enjeu majeur pour la survie de nombre d’entreprise aujourd’hui, ces salariés font preuve d’un autre niveau de lucidité en estimant que leur entreprise, si elle s’y investit, s’investit « peu » que ce soit en moyen ou pour communiquer à leurs salariés leurs actions dans ce domaine.
L’enjeu est de taille et les terrains de jeu immenses…
Et pourtant, c’est l’innovation qui fait la différence
80% des brevets viennent du terrain, de gens qui sont au moins trois niveaux hiérarchiques au-dessous de la direction générale. Chez Michelin, dès 1933, on disait « si capable que soit le chef, il ne peut passer que 5 minutes sur un point que l’ouvrier a 8 heures par jour sous les yeux. Rien d’étonnant donc que l’ouvrier voit parfois mieux que le chef ce qui ne va pas ou ce qui pourrait être fait économiquement ».
Inspirons-nous d’un de nos fleurons industriels.
Forte de sa culture d’innovation dont un des leviers est sa démarche d’innovation participative, Michelin dépose aujourd’hui 200 nouveaux brevets par an qui viennent enrichir une famille déjà grande de 2000 familles de brevets. Un des axes majeurs de la stratégie de cet industriel est la différenciation de ses produits et de ses services grâce à la technologie et aux innovations, afin de consolider son leadership et de répondre au mieux aux besoins des clients.
Voilà plus de vingt ans, le Groupe a fait une avancée majeure pour faire progresser l’efficacité énergétique des pneumatiques : il est aujourd’hui n°1 mondial des pneus à basse consommation d’énergie et pionnier de l’économie de la fonctionnalité qui consiste à vendre des services ou l’usage d’un bien plutôt que vendre seulement le bien lui-même. Ce qui soit dit en passant permet à Michelin de vendre ses produits plus chers, et ainsi d’être moins soumis à la hausse des matières premières qui pèse sur ses comptes : la force de sa marque lui donnant le pouvoir de déterminer ses prix.[2]
Quel est son secret ? C’est que Michelin travaille en permanence à la diversification de ses sources d’innovation. Parmi elles, un effort particulier porte sur :
- Le développement des partenariats externes avec des universitaires, des entreprises innovantes et des fournisseurs
- L’émergence d’idées d’innovation venant des employés de Michelin : plus de 50 000 Idées Progrès émises en 2012 et 400 communautés créées sur le réseau social d’entreprise interne.[3]