Comment définir la Qualité de Vie au Travail de son entreprise ?
Obea conduit une démarche originale pour définir concrètement la Qualité de Vie au Travail spécifique à une entreprise gestionnaire d’infrastructures. Cécile Merieau, Directrice de projets, s’en explique.
Quel a été le point de départ de votre intervention ?
La QVT est une notion plus large que les RPS : on connaît les domaines qu’elle recouvre. L’ANACT et les Accords Nationaux Interprofessionnels détaillent les grands domaines de ce qu’est la Qualité de Vie au Travail. Cependant, les entreprises peuvent avoir besoin de construire leur propre référentiel QVT au regard de leur métier, surtout lorsque celui-ci est très spécifique.
Pour le savoir, notre client a eu l’idée de faire travailler un groupe pluridisciplinaire de vingt-cinq personnes (cadres, préventeurs, agents, syndicalistes, responsables sécurité etc.) copiloté par l’ANACT. Ce groupe a nourri ses réflexions en consultant des experts, des chercheurs, des universitaires. Il a ensuite cherché à établir sa propre définition de la Qualité de Vie au Travail.
Ces échanges ont permis de définir les quatre grands axes selon lesquelles la QVT était perçue :
- Le travail et le sens du contenu du travail ;
- L’organisation, le management et la culture managériale ;
- Les relations sociales et humaines ;
- L’opérationnel et l’environnement de travail.
Nourris de ses réflexions, le groupe a cherché à savoir si les salariés partageaient sa vision.
Comment avez-vous procédé pour cette enquête ?
Les questions posées par le groupe étaient très concrètes : est-ce qu’une plante verte, un baby-foot, par exemple, sont des éléments de la QVT ? Autant de réponses auxquelles il nous fallait répondre.
Nous avons procédé en trois étapes. D’abord, nous avons interrogé un échantillon de cinquante personnes. La synthèse de ces entretiens qualitatifs d’1H30 a fait apparaître des perceptions différenciées selon les métiers. Ce qui semble prépondérant pour eux, c’est l’importance de la qualité des relations sociales et humaines au sein de l’entreprise : l’ouverture au dialogue, l’ambiance de travail sont des éléments déterminants. Nous avons réuni ensuite ces mêmes personnes lors d’un séminaire au cours duquel nous avons fait appel à leur créativité : nous leur avons demandé de mettre en scène des situations de travail de façon ludique afin de faire apparaître les points forts et les dysfonctionnements dans leur rapport au travail. Les équipes réparties en différents ateliers se sont exprimées en toute liberté.
Ils ont par exemple décrit une expérience de qualité de Vie au Travail à manière d’une recette de cuisine : une bonne dose de bonne humeur, un soupçon de système D, une prise de décision allégée, des procédures bien fermes… Au cours de cette journée, tout un ensemble de signes visibles de QVT ont été évoqués : le sourire en arrivant le matin, les blagues et le temps d’échange entre collègues, les remerciements et félicitations du manager, le respect réciproque, l’entraide, le respect des horaires de réunion, la prise d’initiative…
Qu’allez-vous faire de ces enseignements ?
Tous ces éléments ont permis de construire un questionnaire spécifique qui a été proposé à un échantillon représentatif de 2000 personnes. Nous avons traité et décrypté tous les retours.
Les facteurs de la Qualité de Vie au travail propres à cette entreprise ont été hiérarchisés par niveau d’importance. Nous avons pu ainsi établir un référentiel de la QVT spécifique à chaque métier au sein de l’organisation. Ces enseignements sont indispensables pour pouvoir mettre en place les actions QVT qui comptent le plus pour chaque type de métier. L’appréciation et la satisfaction des collaborateurs seront mesurées annuellement lors du baromètre social.
En résumé, nous cherchons à bien définir le concept pour ajuster concrètement les actions.
4 mai 2017